« Mademoiselle Wolfwood, il faut vous réveiller. » Le soleil caressait doucement mon visage, alors que les rideaux bordeaux s’écartaient sous les mains délicates de ma nourrisse. Mes paupières se mirent à bouger paresseusement, la dureté de mon réveil était exaspérant par moment, à croire que je n’étais vraiment pas du matin. Mon visage d’ange se redressa d’entre les coussins, cherchant à éviter la lumière qui me paressait tellement vive en cette matinée magnifique. J’aurais aimé revenir plusieurs heures en arrières, tenter de replonger dans mes songes ou j’aurais pu passer toute ma vie d’adolescente. Mais la réalité revient vite me mettre une gifle en pleine figure, cherchant sûrement à me rappeler que la vie est une belle garce qui n’en fait cas sa tête. « Vos parents ont dû s’absenter mademoiselle, mais ils vous souhaitent une bon anniversaire. » Mon visage se durci comme une roche sans sentiment, alors que mon cœur se mit une nouvelle fois à saigner silencieusement. Mes parents n’étaient décidemment pas un exemple de famille, même pour l’anniversaire de leur fille ils n’étaient pas capables d’être présent. « Bien, une fois de plus je me passerais d’eux. » Effectivement, depuis ma plus tendre enfance je n’avais pas beaucoup de souvenirs avec eux, leur présence étant très limité à mes côtés. Ils aimaient voyager, n’avaient jamais voulus êtres parents et ils me le montraient dignement. Alors que ma nourrisse sortait de ma chambre faite de rose, je me plaçais devant ma glace alors que deux perles salées s’échappèrent malgré moi de mes yeux. « Bon anniversaire Cathleen… » Dis-je à moi-même, alors que mon regard effleurait cette seule photo de famille présente sous notre toit.

****

« Tu me lâche Nathaël , j’en ai marre de tes crises de jalousies à deux balles. » Il était plus de deux heures du matin, ma fête d’anniversaire était au plus haut et mes centaines d’amis et faux amis s’amusaient sous des flots d’alcool. Je fêtais mes dix-sept ans et pour bien emmerder mes parents, j’avais organisé la plus grande fête du moment. Mon corps était enivré de boissons alcoolisées, mon petit ami avait bu bien plus que moi et une fois de plus, avait déclaré que je draguais tous ce qui bougeait. Une furieuse dispute avait alors éclatée, je tentais désespérément de le fuir, alors que doucement cette colère aveuglante prenait le dessus sur ma raison. « J’en ai marre Passion, tu n’es qu’une garce qui drague tous les mecs, tu penses que ta fortune t’offre tous les droits ? » De rage, sous ses mots meurtriers, ma main s’abattit sur sa joue. Au départ, il fut extrêmement surpris, mais une fois ce sentiment passé la colère se lut sur son visage. M’attrapant par la gorge, il se mit à serrer de plus en plus alors que mes mains cherchaient de quoi me défendre. Sans comprendre, je sentis un lourd objet sous mes doigts, sans réfléchir, celui-ci percuta sa tête brutalement et l’oppression de ma gorge disparu également. Plus rien, le silence le plus complet, un silence qui me faisait peur, j’avais commis l’irréparable. « Nathaël…Nathaël, réveille-toi je t’en supplie. » Du sang coulait sur le beau tapis de mes parents, mon petit ami était mort et quelque chose en moi se réveilla.

****

Ma première transformation fut des plus douloureuse, je ne compris pas réellement ce qui m’arrivait et cette nuit-là, six morts furent retrouvés dans les rues de Paris. J’étais assis dans l’avion sans vraiment savoir ou j’allais, je savais juste que je devais m’éloigner le plus possible des grandes villes. Aillant laissé un simple mot à mes parents, je disais vouloir explorer le monde et m’éloigner de tous ces souvenirs. Alors que je commençais à m’assoupir, un homme vient se placer près de moi avec un grand sourire aux lèvres. « Bonjour, vous allez bien ? » Je ne répondis pas, pas par méchanceté, mais cette personne ne m’inspirait pas confiance. « Excusez- moi. » Dis-je de moi voix suave et calme. Me levant, essayant d’échapper à ce pressentiment étrangement désagréable, je me dirigeais vers les toilettes de l’avion. Tous se passa vite, beaucoup trop vite. Je fus pousser dans les toilettes et un gout de sang rempli ma bouche, je venais de croiser la route d’un hybride nommé Alexandre, il venait de faire de moi une compagne des plus surprises.

****

« Alexandre, je m’ennuie…. » Assise dans mon lit d’hôtel, je balançais mes pieds en l’air, habillé de simple sous-vêtements. Mon créateur semblait amusé par ma réaction, alors qu’il guettait quelque chose par la fenêtre. « Cesse de te plaindre Passion, tu m’agace. » Je n’en avais que faire de ses réflexions, d’ailleurs, je savais qu’elles n’étaient pas sincères. Voilà bientôt six mois que nous voyagions ensemble, quelques fois, nous passions notre temps ensemble et d’autres fois, nos chamailleries en auraient fait rires plus d’uns. Alexandre et moi étions arrivés à Mystic Falls depuis maintenant deux semaines, mais nous restions discret, je n’avais d’ailleurs pas la moindre idée de notre établissement ici. « Alexandre….je m’ennuie et tu sais bien que ce n’est pas bon quand je m’ennuie… » Mon créateur tourna la tête vers moi en soupirant, mais ce sourire en coin en disait long sur ses pensées à mon égard. Il m’avait autrefois, durant nos voyages, expliqués qu’il avait été créé par un certain Klaus le premier des hybrides et qu’il était revenu ici justement pour le retrouver. Allez savoir pourquoi…. Tous ce que je sais c’est que j’étais condamnée à rester ici durant un certain temps, super, la poisse… « Sois gentille Passion, tu sais bien que je n’aime pas quand tu fais des carnages… »